S’il y a bien un moment dans l’année où le cœur est à l’honneur, c’est la période estivale. Les obligations professionnelles ou familiales deviennent plus légères, ce qui laisse un peu plus de temps pour penser à soi, à ses loisirs, mais aussi à l’amour.
On change de repères et d’habitudes lorsque l’on sort de son cadre habituel, ce qui incite à rencontrer de nouvelles personnes, et de sourire à d’autres. Pendant les vacances, seul le « ici et maintenant » compte, le passé et le futur s’effacent peu à peu. Cette liberté permet alors d’aborder les évènements et les personnes différemment, sans penser aux conséquences.
Une étude réalisée par OpinionWay il y a quelques années montrait que 56 % des célibataires interrogés pensaient qu’une liaison estivale pouvait aboutir à une relation durable. Les hommes (56 %) comme les femmes (57 %) n’excluaient pas de rencontrer le grand amour en vacances. Et d’ailleurs, huit célibataires sur dix se disaient plus ouverts à cette période, plus en phase avec leurs sentiments.
Rien d’étonnant, car lorsque nous sommes en vacances, nous prenons aussi souvent du recul avec ce que nous nous imposons consciemment ou inconsciemment. Et lorsque notre cœur prend la parole, il s’exprime la plupart du temps avec un autre langage que celui de notre tête.
Avec les beaux jours qui arrivent, rien d’étonnant à ce que l’homme ou la femme que l’on aurait à peine remarqué dans notre contexte habituel, devienne un objet de désir. La profession, le lieu de vie, les valeurs deviennent dérisoires face aux bons moments qui s’annoncent.
Faut-il pour autant se méfier de ce ressenti estival ? Pas nécessairement ! La psychosociologue Isabelle Mercket l’exprime ainsi : « Ce n’est pas parce que rien ne nous pousse à rencontrer une personne définie par des caractéristiques externes, que les caractéristiques personnelles n’entrent pas en jeu. En réalité, la magie d’une rencontre s’explique difficilement, et sa poursuite encore moins. Tant de facteurs entrent en compte, que toute prévisibilité est impossible. ».
S’il n’est pas dit qu’à la rentrée cet amour ne se transforme pas en relation durable, un autre facteur est à prendre en compte : la distance.
Car il arrive fréquemment que les amoureux juilletistes ou aoûtiens ne résident pas dans les mêmes contrées, l’éloignement géographique pouvant alors représenter un obstacle.
Pourtant, plusieurs histoires démontrent que la distance dans un couple est souvent plus un prétexte de rupture qu’une réalité, comme en témoigne Séverine, 39 ans, ex-Parisienne, ou plutôt future Lyonnaise : « J’ai vécu deux relations à distance totalement différentes. Dans la première, dès le début, nos conversations ne tournaient plus qu’autour de cet éloignement, de nos deux villes respectives, de ce qu’il faudrait que nous abandonnions l’un et l’autre pour poursuivre cette histoire. Mais au fond, bien d’autres choses que la distance nous éloignaient. Dans la seconde, nous ne l’avons que très peu évoquée. Etre ensemble était une telle évidence, que nous savions au fond de nous que nous allions trouver une solution. Je viens de trouver un appartement et un travail à Lyon, là où il réside. Et je sais déjà que nous allons nous installer ensemble très vite, même si j’ai préféré jouer la sécurité. La seule question qui me soit venue avec lui, c’était « Quand ?», toutes les autres étaient secondaires. »
Alors, peut être ne faut-il pas négliger ces romances de vacances car elles peuvent se transformer en histoires d’amour durables. Et d’ailleurs pourquoi ne pas les provoquer, en élargissant vos critères de recherche à votre zone de résidence estivale… ? Sait-on jamais !