Her, un film sur l’amour virtuel

Ce mercredi 19 mars 2014, le dernier film du réalisateur Spike Jonze, « Her », sort en salles, avec dans les rôles principaux Joaquim Phoenix et la voix de Scarlett Johansson. Cette œuvre propose une réflexion sur les rapports amoureux virtuels dans un univers mêlant réalité et science-fiction, et nous invite à nous interroger sur l’universalité des sentiments.

L’histoire

Theodore Twombly vit à Los Angeles dans un futur proche mais non défini. C’est un homme sensible, qui travaille comme écrivain public pour un site web. Il rédige des lettres de toutes sortes — familiales, amoureuses, etc. — pour d’autres personnes.

Son épouse Catherine et lui ont rompu depuis plusieurs mois, mais il reste inconsolable. Il installe alors un nouveau programme informatique ultramoderne, capable de s’adapter à la personnalité de chaque utilisateur, et auquel il donne une voix féminine. Cette dernière est en fait une véritable intelligence artificielle très intuitive, et se choisit le prénom de Samantha. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, il tombe amoureux d’elle.

Une relation amoureuse virtuelle poussée à son paroxysme

En 1998, la comédie romantique « Vous avez un message » avec Tom Hanks et Meg Ryan signait le début des rencontres sur Internet. Mais dans ce film, l’ordinateur jouait un rôle d’entremetteur entre deux célibataires séduisants. Mode de rencontre d’un genre nouveau, la Toile offrait alors la possibilité à deux voisins bien réels de se découvrir par écrans interposés.

Une quinzaine d’années plus tard, le héros ne tombe plus amoureux d’une personne mais d’un programme informatique, mettant en relief nos solitudes modernes. La relation virtuelle devient alors elle-même objet d’amour.

Même s’il s’agit de science-fiction, la façon dont Théodore glisse peu à peu vers des sentiments amoureux est assez proche de ce qu’ont pu vivre certains internautes se faisant prendre au piège d’une relation exclusivement virtuelle.

L’absence de toute réalité permet d’entretenir une fantasmatique sans limite vis-à-vis d’une voix ou d’un texte. L’autre devient alors un « être idéal », puisqu’il n’est finalement qu’un écran où se projettent nos propres désirs.

Mais l’idéal n’existe pas…

Ce que met en lumière ce film est également notre quête d’un être qui serait totalement, infiniment en harmonie avec nous. Quelqu’un qui nous comprendrait dans l’essence même de ce que nous sommes et qui nous aimerait inconditionnellement, parfaitement.

Cette quête de la femme ou de l’homme idéal qui permettrait une fusion sentimentale et intellectuelle représente une utopie qui peine à s’inscrire dans notre réalité humaine. Et c’est bien pour cette raison que notre héros la trouvera sous la forme d’un programme artificiel.

Le rappel à la réalité est également admirablement analysé par son entourage, car enfermé dans son rêve, l’homme est seul au quotidien. Et c’est en voulant justement échapper à sa solitude initiale qu’il finit par en subir une autre, plus cruelle encore.

Sans dévoiler la trame et l’issue de ce film étonnant, la réflexion assez philosophique dont il est porteur nous invite à nous interroger sur nos désirs et sur nos attentes en matière de relations amoureuses.

La solitude serait elle le prix à payer pour la recherche sans fin de cet idéal ? A chacun de trouver sa réponse…

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