Les plus belles histoires d’amour de Sabrina Philippe

En tant que spécialiste des relations amoureuses, j’ai eu la chance de pouvoir écouter des centaines d’histoires d’amour, de couples, de séparations et de retrouvailles. Certaines sont si belles que je souhaiterais les partager avec vous durant cet été. Si les prénoms ont été changés, toutes ces histoires sont bien réelles, et comme vous le verrez, la vie a souvent bien plus d’imagination que nous n’en aurons jamais…

Sabrina PhilippeSandra et John : un amour outre-Atlantique

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Sandra a 40 ans lorsqu’elle s’inscrit sur un site de rencontres. Divorcée deux fois et maman d’une fille de 11 ans, elle est préparatrice en pharmacie et travaille à Paris. Elle qualifie sa vie de célibataire d’alors, comme assez agréable. D’une nature plutôt sociable, elle a de nombreux amis qu’elle aime recevoir et sort également assez souvent. Rousse pétillante aux yeux verts et toute en rondeur, elle s’habille avec des couleurs vives et assume parfaitement ses formes. Elle m’avoue ne chercher, à ce moment là, que des aventures. Ayant vécu de manière successive en couple et ce, sur de longues périodes, elle n’aspire plus qu’à une vie sans attaches. Créative, elle consacre une bonne partie de son temps libre à la peinture et à la cuisine, passions qu’elle partage avec sa fille. Elle fait plusieurs rencontres sur internet, dont certaines aboutissent, mais ne perdurent jamais plus de quelques semaines. Et un jour, elle fait la connaissance de John.

John a 46 ans et est de nationalité américaine. Grand, aux cheveux clairs, son flegme et sa bonne éducation la séduisent. Originaire de Chicago, il a été missionné en France pour quatre mois par la société pour laquelle il travaille. Ingénieur en robotique, il se retrouve vite assez esseulé à Paris, et décide de s’inscrire sur un site de rencontres. Lui aussi recherche avant tout une aventure passionnée dans « la ville la plus romantique du monde ». Après quelques échanges virtuels avec Sandra, ils se rencontrent et se plaisent mutuellement.

Malgré leur volonté commune de garder une certaine indépendance, ils se voient, se revoient et ce, de plus en plus souvent. Sa « girlfriend » est un guide hors-pair et au fil des multiples rendez-vous, visites, et dîners partagés, des sentiments naissent de part et d’autre. Peu à peu, John délaisse complètement l’hôtel dans lequel il réside pour passer toutes ses nuits auprès de Sandra, d’autant qu’il se révèle être également un « beau-père » attentionné et aimant pour sa fille.

Mais leur temps ensemble est compté et les semaines défilent vite lorsque l’on est amoureux. La mission de John se terminant, il est contraint de rentrer aux Etats-Unis. La séparation est en réalité plus douloureuse qu’ils ne s’y attendaient. Il promet de revenir en France pour voir Sandra, elle promet de se rendre aux Etats-Unis pendant les vacances, mais ils savent que malgré les serments, l’avenir est incertain.

Ils s’échangent de longs mails pendant plusieurs semaines. Sandra reprend le cours de sa vie, ses amis, ses sorties, mais « le cœur n’y est plus ». Quant aux rencontres sur Internet, elle y met un terme malgré elle, plus aucun profil ne l’attire vraiment. Elle songe sérieusement à prendre rapidement un billet pour Chicago, lorsqu’elle reçoit un message de John, un message qui la laisse dépitée.

Il lui révèle qu’il est marié depuis plusieurs années. Il lui décrit son couple, qui s’est étiolé au fil du temps, notamment parce sa compagne et lui n’ont pas réussi à avoir d’enfant. Il lui renouvelle cependant ses voeux de la revoir lors d’un possible autre déplacement à Paris.

Sandra est sous le choc, blessée. Elle lui répond de manière incendiaire et met un terme à leur histoire. L’image du gentleman américain s’efface sous celle de l’homme menteur, « comme les autres ».

Pourtant John va continuer à lui écrire régulièrement durant les mois qui suivront, sans qu’elle ne lui donne aucun signe de vie. Son coup de foudre parisien lui a ouvert les yeux, sa femme et lui sont finalement malheureux tous les deux. Elle aussi entretient une liaison, et ils finissent par divorcer assez rapidement.

Malgré le silence de Sandra, il décide de faire un second voyage dans la capitale, pour quelques jours seulement. Il tient à la revoir pour lui expliquer de vive voix qu’il n’est pas celui qu’elle a décrit dans son dernier mail. S’il cherchait bien l’aventure lors de son déplacement professionnel, c’est l’amour qu’il a trouvé auprès d’elle, l’amour comme il ne l’a jamais connu, et il souhaite plus que tout, donner une seconde chance à leur histoire.

« Quand je l’ai vu m’attendant devant chez moi avec un bouquet de roses rouges, j’ai compris qu’il était sincère, et j’ai compris aussi que mes sentiments étaient toujours bien présents. Personne n’avait jamais parcouru autant de kilomètres pour me voir ! », m’expliquera Sandra quelques années après. Dès lors, durant deux années, les voyages s’enchaînent entre Paris et Chicago, et chaque retrouvaille scelle un peu plus leur amour.

Lorsque je les rencontre, ils sont sur le point de se marier. Sandra a décidé de rejoindre John définitivement aux Etats-Unis. « Si quelqu’un m’avait dit il y a trois ans que je quitterai Paris pour Chicago, et que je me remarierai, j’aurais prit ça pour un canular », me dit Sandra en riant. Et elle ajoute savoir que « ce grand saut » ne sera pas toujours facile, la vie aux Etats-Unis étant bien différente de celle qu’elle mène à Paris. Mais elle me confie également que la vie sans John est devenue, de toute façon, inenvisageable, car bien plus difficile encore. De plus, sa fille se réjouit de vivre ce qu’elle considère comme une grande aventure dans un pays où « tout est plus cool ! ».

Les relations à distance ne sont pas les plus aisées à vivre, et sont souvent peu souhaitées lorsque l’on est célibataire. Pourtant, il est toujours étonnant de constater que l’on ne peut jamais présager ni de l’avenir, ni des désirs qui seront alors les nôtres. Ce qui paraît complètement saugrenu à un moment donné, devient parfois réalité quand l’amour s’en mêle. Si notre vie et nos désirs sont en constante mouvance, la vague amoureuse les propulse parfois dans des territoires que l’on ne pouvait soupçonner…

Quand Sonia rencontre Jean-Louis

Des histoires comme celle-ci, j’en ai entendu plusieurs, mais celle de Sonia et Jean-Louis est particulièrement charmante.

Sonia a 32 ans lorsqu’elle s’inscrit sur un site de rencontres. Célibataire sans enfant, elle travaille dans une boutique de luxe à Paris, et vit dans le 92. C’est une jolie jeune-femme assez grande, brune aux cheveux longs, et plutôt portée sur l’esthétisme. Après une relation qui a duré 3 ans, elle est restée seule, enchaînant des amourettes de courtes durées. En s’inscrivant sur un site, elle espère trouver une relation un peu plus pérenne. Avec ses photos, elle est fortement sollicitée et multiplie les rendez-vous qui ne la convainquent pas, car les hommes qu’elle rencontre sont plus attirés par son physique et son look sexy, que par sa personnalité.

Parmi les nombreux messages qu’elle reçoit, celui de Jean-Louis retient son attention car il n’est absolument pas teinté de séduction. Jean-Louis a 40 ans, il est ingénieur et fraîchement divorcé, papa d’une petite fille de 5 ans. Ses photos n’attirent pas du tout Sonia, mais son message parle essentiellement de cinéma et des films qu’ils semblent apprécier tous deux. D’ailleurs, Jean-Louis précise qu’il cherche à faire de nouvelles connaissances, sur un ton plus amical qu’amoureux.

Face à ces lignes qui, pour une fois, ne font pas cas de son physique, Sonia répond. S’engage alors une correspondance, puis un échange par messagerie instantanée sur un ton toujours très amical. Leur sens de l’humour et leur vision du monde sont assez proches, et ils finissent par dialoguer quotidiennement. Lorsqu’ils se rencontrent quelques semaines plus tard, ils se connaissent déjà assez bien. Leurs longs échanges par claviers interposés puis par téléphone ont initié une amitié naissante.

Il n’y a d’ailleurs aucune attirance entre eux. Jean-Louis n’apprécie pas particulièrement les femmes sophistiquées, le maquillage et les talons, et il a de plus, toujours préféré les blondes. Sonia quant à elle souhaite rencontrer un homme de son âge, sans enfant, et partageant son goût pour l’esthétisme. Si Jean-Louis a un physique que l’on pourrait qualifier d’agréable avec sa stature assez haute et ses yeux verts, son crâne dégarni, ses lunettes, et son look décontracté sont bien loin des penchants de Sonia.

Leurs attirances, leurs univers sont radicalement différents, mais leur entente sera pourtant spontanément excellente. En quelques semaines, ils deviennent les « meilleurs amis du monde », échangent plusieurs fois par jour, se conseillent sur leurs rencontres respectives, et trompent leur solitude ensemble pratiquement tous les week-ends. Trois années s’écoulent ainsi. Sonia et Jean-Louis sont toujours célibataires mais se sont beaucoup apportés mutuellement. S’ils ont eu quelques aventures respectives, aucune d’entre elles n’a été plus loin. Jean-Louis encourage Sonia à faire une psychothérapie, car il trouve qu’elle est bien trop exigeante avec les hommes qu’elle rencontre. Sonia quant à elle relooke son ami, l’aide souvent avec sa fille, et dans les rapports houleux qu’il entretient avec son ex. Ils passent même plusieurs vacances ensemble.

Leurs conseils mutuels finissent par porter leurs fruits. Sonia et Jean-Louis tombent amoureux pratiquement au même moment. Jean-Louis succombe au charme d’une nouvelle collaboratrice, maman solo également, et Sonia finit par faire la rencontre sur Internet d’un agent immobilier qui la séduit.

Leurs échanges gardent pourtant la même intensité au fil des semaines, ils organisent des rencontres à quatre rapidement, et décident naturellement de passer un week-end tous ensemble à la campagne. Ils ne se rendent pas compte que leur complicité est dérangeante pour leurs amoureux respectifs, ni qu’un climat pesant s’installe au fil des heures.

Ces amoureux se sentent laissés pour compte dans cette relation amicale assez exclusive, et profitent de ce rapprochement pour échanger leur point de vue sur la question. Ils en arrivent à la même conclusion : ils se sentent « de trop » dans cette relation amicale particulière qui ressemble plus à de l’amour déguisé. Pourtant Sonia et Jean-Louis n’en ont absolument pas conscience. Ils préparent le dîner sans se douter de ce qui se trame. « Et là tout a basculé », me raconte Sonia. « Au moment de passer à table, ils se sont levés tous les deux, et mon compagnon a dit « on va y aller ». Jean-Louis et moi les avons regardés sans rien comprendre. L’amie de Jean-Louis a commencé à hausser le ton en disant qu’il n’avait pas besoin d’elle, que c’était assez évident vu la façon dont il me regardait que c’était de moi dont il était amoureux, et qu’elle ne resterait pas une heure de plus dans cette maison. Nous étions tellement sonnés que nous n’avons pas pu réagir, ils sont partis en claquant la porte. »

Sonia et Jean-Louis se retrouvent seuls dans le gîte loué pour l’occasion. Ils finissent la soirée de façon morose, en concluant qu’ils avaient à faire à « deux dingues », et vont se coucher. « Mais je n’ai pas pu dormir, leurs paroles revenaient en boucle dans ma tête, pourtant je n’avais jamais été attirée par Jean-Louis », ajoute Sonia.

Ils rentrent à Paris dans la même voiture, dans un silence dérangeant, n’osant plus se regarder. Pendant plusieurs jours, ils coupent tout contact, eux qui étaient alors inséparables.

Mais le manque se fait sentir de part et d’autres, et ils finissent par se retrouver lors d’un dîner. « Quand je l’ai revu, tout est devenu évident, je ne sais pas comment j’ai pu ignorer mes sentiments aussi longtemps », raconte Sonia, sentiments heureusement partagés par Jean-Louis, qui s’était tout autant voilé la face. Ils échangent leur premier baiser lors de cette soirée, un baiser signant cette fois le début d’une relation qui perdure aujourd’hui.

L’amour ne commence donc pas toujours comme un coup de foudre… loin de là ! Et il se déguise parfois si habilement qu’il est bien difficile de le reconnaître !

Caroline et Stéphane : l’amour au coin de la rue

Caroline a 29 ans lorsqu’elle s’installe dans son nouvel appartement de l’Ouest parisien. Après des études en école de commerce, elle est cadre dans le marketing et poursuit sa carrière et sa vie avec sérénité. Son compagnon, elle l’a rencontré lors de sa première mission professionnelle, et voilà déjà quatre ans qu’ils vivent ensemble. Ils ont sensiblement le même âge et les mêmes projets. Ils ont d’ailleurs emménagé dans un trois pièces, car ils n’excluent pas d’avoir un enfant dans les mois à venir.

Un travail intéressant et bien rémunéré, un conjoint qui deviendra bientôt son époux, un appartement agréable, prêt à accueillir leur futur enfant, Caroline est une jeune femme comblée.
Elle a 43 ans lorsqu’elle me raconte son histoire, mais je peux sans peine l’imaginer dix ans auparavant. Ses cheveux blonds sont restés longs, son teint est pâle, et son visage tout entier traduit encore cette candeur juvénile.
En bas de chez eux, il y a une boulangerie qu’ils découvrent dès leur emménagement. Elle fait du pain « à l’ancienne », et toutes sortes de pains plus délicieux les uns que les autres. Alors, elle s’y rend chaque soir en rentrant de son travail. L’employée qui la sert commence à la connaître, et lui propose chaque fois de goûter un nouvel assemblage, car « c’est un artiste mon patron » lui dit-elle.
Mais un jour, l’employée n’est pas là. C’est un homme qui se trouve derrière le comptoir, un homme grand aux épaules larges et aux yeux très bleus.
« J’ai eu comme une décharge électrique en le voyant, je n’avais jamais vu quelqu’un d’aussi beau ». Le lendemain soir, il est encore là, le surlendemain aussi… Elle comprend vite que c’est lui le propriétaire de la boulangerie, et qu’il a manifestement un problème de personnel, son employée devant se libérer plus tôt.
Au fil des jours, elle attend ce moment, d’aller chercher son pain, avec une impatience grandissante, tout en trouvant cette attirance complètement stupide.
Quelques jours plus tard, l’employée est à nouveau à sa place quand elle entre dans la boulangerie. Elle ne peut s’empêcher d’être déçue et de dire : « il n’est pas là votre patron aujourd’hui ? ». A peine cette phrase prononcée, il apparaît devant elle en répliquant : « Si, il vous attendait. Qu’est-ce que je vous sers aujourd’hui ? ». Elle comprend alors que l’attirance est mutuelle.
Peu à peu, ils se croisent de plus en plus, le matin, le soir, jusqu’à ce qu’il l’invite à prendre un café. Ils se parlent. Il s’appelle Stéphane, il a 37 ans, célibataire sans enfant. Son métier est une passion et, en effet, il exerce la boulangerie comme s’il pratiquait un art. Caroline est sous le charme de cet homme aux mains larges et au franc parler. Mais elle se rend également compte que leurs vies sont très différentes, et qu’ils évoluent dans des milieux relativement opposés.
Ils se revoient plusieurs fois et finissent par tomber amoureux. Mais Stéphane sait que Caroline n’est pas libre, et il a quant à lui de nombreuses aventures, « le beau boulanger plaisait à la majorité des femmes du quartier ».
Malgré leurs fréquentes rencontres, ils n’échangeront qu’un baiser. Caroline lutte contre ses sentiments grandissants, elle a une vie et un compagnon qui l’attendent, un projet d’enfant, une carrière à laquelle Stéphane n’y entend rien.
Alors elle met un terme à leur histoire naissante, et ne répond pas aux relances de cet homme qui lui plaît tant mais avec lequel elle ne peut envisager l’avenir. Elle change de boulangerie, l’évite pendant des mois, « mais je savais qu’il était là, juste au coin de la rue. Et puis un jour j’ai vu la bannière – changement de propriétaire -, il était parti, ça m’a fait un choc ».
Comme prévu, Caroline se marie, et devient maman d’un petit garçon. Mais très vite son couple dysfonctionne, et elle finit par divorcer alors que son fils a trois ans. Les années qui suivent, elle mène de front sa carrière et sa vie de maman solo. Ses responsabilités professionnelles grandissantes lui laissent peu de temps pour s’occuper de sa vie privée. Elle pense souvent à Stéphane, à cet amour dont elle s’est détournée pour finalement se retrouver divorcée et seule. Son numéro de téléphone n’est plus valable, alors elle le cherche un peu sur Internet, sans succès.
A l’aube de ses 40 ans, elle part en vacances d’été dans le sud de la France avec son fils, dans la région d’Aix-en-Provence. Elle loge chez un couple d’amis qui vient d’acquérir une résidence secondaire dans une petite bourgade provençale. C’est en allant faire les courses qu’elle entre dans la boulangerie du village.

Elle regarde l’étalage des pains dont les noms poétiques lui rappellent des souvenirs : « les blés fous, le creuset des ancêtres, il n’y avait que Stéphane pour appeler son pain comme ça. » Elle se renseigne, c’est bien lui qui tient cette boulangerie. Il n’est pas là mais va revenir. Alors elle l’attend dans le café de la place du village. Quand elle le voit, la même émotion la saisit que lors de leur première rencontre. Stéphane est toujours célibataire, n’a pas d’enfant, et ne l’a pas oubliée.
Aujourd’hui Caroline est « la femme du boulanger », ce qui la fait rire. Elle est également maman d’une petite fille. Elle a quitté son travail, ses ambitions professionnelles et la capitale sans regret, pour vivre avec celui qu’elle aime et son premier enfant.
« C’est ce que j’aurais du faire il y a dix ans, mais je n’étais pas prête. Le principal, c’est que nous nous soyons retrouvés. »
Si on peut rencontrer l’amour au coin de notre rue, il faut parfois parcourir des kilomètres pour le reconnaître quand on le croise à nouveau.

Valérie et Michel : il était là…

Valérie approche la cinquantaine lorsqu’elle me livre son histoire. C’est une petite femme brune, pétillante, aux cheveux bouclés, et qui sourit sans cesse.

Elle a 34 ans quand sa vie bascule. Mariée et mère de deux petites filles de 3 et 5 ans, elle vit dans la région de Bordeaux. Elle est secrétaire médicale à mi-temps, et son mari, éducateur spécialisé. Ensemble, ils viennent d’acquérir leur première maison, une maison qui les éloigne un peu de la ville, mais qui leur permet d’offrir un cadre de vie plus agréable à leurs enfants.

Tous deux originaires de la région, ils se connaissent depuis le lycée, et leur amour a grandi en même temps qu’eux. Ils ont tout découvert ensemble : premiers émois, premier appartement, premier emploi… Et ils se sont mariés dans leur vingt-huitième année. La vie de Valérie prend un tournant dramatique le jour où son mari se rend à son travail en moto, un matin de novembre comme un autre. Il est alors violemment percuté par une voiture et meurt sur le coup.

Du jour au lendemain, elle se retrouve seule avec ses deux filles. Outre son immense chagrin, sa situation financière devient vite difficile. Son salaire ne lui permettant pas d’assumer les traites de la maison, elle est obligée de la vendre. Après quelques mois passés dans un appartement à la périphérie de Bordeaux, période qu’elle décrit comme étant la pire de sa vie, elle décide de se rapprocher de sa sœur qui vit dans la région parisienne. Elle sent, à ce moment là, qu’elle doit tout changer pour pouvoir survivre, car chaque situation, chaque paysage lui rappelle trop cruellement son passé et celui qu’elle aimait.

Elle trouve un travail à plein-temps en Ile-de-France et déménage avec ses enfants un an après le drame. Les années passent, Valérie et ses filles se reconstruisent peu à peu, mais elle reste célibataire. Malgré quelques tentatives, elle ne parvient pas à faire le deuil de son mari, et à envisager un nouvel amour. La vie s’organise autour de ses enfants, de son travail, et du chant. Elle intègre une chorale qui lui permet d’avoir de grands moments de joie et de se faire de nombreux amis.

Ses filles grandissant, elles la pressent de retrouver un compagnon, et Valérie a 47 ans quand elle s’inscrit sur un site de rencontres, ou plutôt, lorsque ses filles l’inscrivent sur un site. Elles la prennent en photo et l’aident à se familiariser avec l’outil. Treize longues années de solitude amoureuse se sont écoulées, et elle est alors plus encline à ouvrir son cœur.

Malgré cela, les premiers rendez-vous sont difficiles, et les échanges laborieux ou au mieux très amicaux. Valérie a totalement perdu l’habitude de se faire courtiser, et ne sait plus vraiment comment adopter une posture de séduction. Peu à peu, elle délaisse le profil que ses filles lui ont créé, et décide de ne plus accepter de rendez-vous, qu’elle trouve finalement plus déprimants qu’exaltants.

Et puis elle reçoit un message de Michel, 46 ans, agent immobilier, divorcé et père d’un adolescent de 15 ans. La photo lui plaît, le message également, et les échanges s’engagent.

Dès la première rencontre, Valérie se sent à l’aise et en confiance avec cet homme chaleureux et souriant, lui aussi originaire de la région de Bordeaux. Au fil de leurs rendez-vous, ils découvrent qu’ils ont grandi et vécu à quelques kilomètres l’un de l’autre, et qu’ils ont quitté la région bordelaise à peu près au même moment, ce qui les rapproche d’autant plus.

Alors qu’elle ne pensait pas que cela fut possible, Valérie tombe rapidement amoureuse de Michel et réciproquement. C’est lors d’une soirée au restaurant qu’elle se confie à lui plus en détail sur le drame qu’elle a vécu et son veuvage. Elle raconte à Michel l’accident de son mari sur une route de campagne en novembre 1997. Etonnamment, Michel lui demande plus de détails, car cette route il la connaît…

Valérie raconte alors avec émotion l’appel de la gendarmerie, son départ précipité avec ses filles à l’arrière de la voiture, la découverte du corps recouvert de son mari, son désarroi et sa peine indescriptible. Michel blêmit au fur et à mesure de son récit, car en novembre 1997, il était alors sapeur pompier volontaire. Et peu à peu, il se souvient…

Il était sur place, lui aussi, ce jour là. C’est lui qui a soutenu Valérie quand elle s’est approchée du corps, lui qui s’est occupé de ses filles. Comment oublier cette jeune mère qui voyait alors sa vie s’effondrer sous ses yeux.. Et elle se retrouvait là, en face de lui, des années plus tard. Ce fut l’une de ses dernières missions, car suite à son divorce, il partit l’année suivante en région parisienne et se lança avec un ami dans l’immobilier d’entreprise. Cette incroyable coïncidence les lia plus que ne l’auraient fait n’importe quels paroles ou événements, et Michel et Valérie se sont mariés dans les mois qui ont suivi leur rencontre.

C’est le jour dramatique où Valérie perdit son premier mari qu’elle croisa celui qui deviendrait son second époux. C’est lui qui la prit dans ses bras ce jour là, comme il l’étreint désormais au quotidien. Il fallut juste treize petites années, l’œuvre de la Toile, et une improbable coïncidence pour qu’ils se retrouvent à nouveau.

 » Nous nous sommes trouvés, et même très bien trouvés! « 
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 » Dès que je l’ai vue, je me suis dit : Waouh ! Je veux faire ma vie avec elle »
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