Les troubles bipolaires : une pathologie à la mode ?

bipolarité

Ce n’est pas la première fois qu’une pathologie psychiatrique se retrouve à la une de nombreux magazines. Depuis quelques mois, les troubles bipolaires tiennent la vedette, sur le web, dans la presse et à la télévision. On en parle et on en reparle, rendant ces troubles presque sexy, puisque nombre d’artistes et de célébrités de Van Gogh à Berlioz en passant par Napoléon lui-même en auraient été atteints, leur génie étant pratiquement attribué à cette maladie.

Pourtant, ce qu’on appelle aujourd’hui « troubles bipolaires » n’est pas une nouvelle pathologie. Anciennement nommés « psychose maniaco-dépressive », un nom bien moins glamour, ils se caractérisent par de fortes variations de l’humeur, alternant périodes de mélancolie (dépression) et accès maniaques (manie).

Une véritable maladie donc, à ne pas confondre avec une humeur changeante, même si elle est peut être associée à une certaine impulsivité. En effet, nous sommes tous à même de vivre des phases d’excitation, lorsque nous sommes amoureux par exemple, et de déprime, lorsque nous vivons une rupture pour prendre un autre exemple. Ces phases naturelles sont généralement en rapport avec les évènements qui jalonnent notre vie. Nos modifications biologiques, notamment hormonales, peuvent également être à l’origine de ces variations.

Pour certaines personnes, ces cycles seront plus intenses, plus rapides, et provoqués par des évènements assez mineurs. On parlera alors de personnalité cyclothymique, mais en aucun cas de pathologie, car le contact avec la réalité environnante reste maintenu.

Ce qui n’est pas le cas des véritables troubles bipolaires sévères qui touchent 1 à 2 % de la population. Le diagnostic est d’ailleurs souvent fait tardivement, ce qui entraîne des conséquences assez graves dans la vie des patients (ruptures sentimentales, perte d’emploi, endettement, etc.). Un diagnostic de trouble bipolaire ne peut être posé que s’il y a eu au moins un épisode dépressif profond et un épisode maniaque ou hypomaniaque.

L’épisode dépressif se caractérise par une tristesse intense souvent liée à un sentiment de culpabilité inapproprié, et une perte d’intérêt pour le monde extérieur. A cela s’ajoutent presque toujours des troubles du sommeil, de l’appétit et de la concentration. Cet épisode dépressif peut amener le patient à rester dans un état apathique total, mais les idées morbides entrainant un risque suicidaire sont omniprésentes. D’ailleurs, 15 % des patients passent à l’acte.

L’épisode hypomaniaque ou maniaque s’étale sur une période d’au moins 4 jours consécutifs, où la personne est expansive, souvent irritable, et très différente de sa manière d’être habituelle. Le patient présente une agitation physique, verbale avec une sociabilité exacerbée, des comportements sexuels compulsifs, un sommeil souvent réduit, et des difficultés de concentration. Cette agitation intense entraine des conduites irresponsables avec le plus souvent des achats inconsidérés. C’est pour cette raison que la mise sous tutelle se révèle vite indispensable.

Les périodes séparant épisodes dépressifs et maniaques ont tendance à raccourcir avec les années, allant parfois vers une absence de période de rémission. Alcool, toxicomanie, comportements à risques pour le patient et pour ses proches sont presque toujours associés. Souvent une voire plusieurs hospitalisations sont nécessaires, mais les personnes atteintes de ces troubles refusent fréquemment les traitements. Car si l’état dépressif est extrêmement douloureux, l’état maniaque leur procure un sentiment de toute puissance dont ils ne souhaitent souvent pas se priver.

Les troubles bipolaires sont donc une véritable pathologie psychiatrique, occasionnant plus de souffrance que de génie, qu’il ne faudrait pas confondre avec la cyclothymie. C’est pourtant ce que fait la classification américaine des troubles de la personnalité (appelée DSM5), regroupant ainsi la plupart des variations de l’humeur. Le spectre de ces troubles y a été tant élargi, qu’il serait presque facile à tout un chacun de se reconnaître comme bipolaire, et donc de prendre un traitement en conséquence.

En tous cas rassurez vous, nos variations d’humeurs sentimentales même lorsqu’elles nous mènent très haut ou très bas n’ont rien à voir avec ces troubles !

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