« Les histoires d’amour finissent mal, en général », dit la chanson qui n’a pas tout à fait tort. Il est en effet rare que l’on se sépare sans pertes, ni fracas. Désamour, tensions, trahison, il faut souvent du temps pour oublier la blessure qu’engendre une rupture amoureuse. Du temps mais pas seulement, car pour aimer à nouveau, il faut pouvoir refaire confiance, croire à nouveau en la vie, en soi-même et en l’autre.
Faire confiance à la vie
Voilà un bien joli terme qui est pourtant souvent difficile à mettre en application. La confiance que nous avons dans notre vie, notre destin, dépend souvent des bonnes et mauvaises expériences que nous avons vécues. Et pour peu que nous considérions qu’il y en ait plus de mauvaises que de bonnes, le raccourci est vite fait pour affirmer que la chance n’est pas de notre côté. J’ai de nombreuses fois entendu « je n’ai pas de chance en amour », énoncé comme un mantra, une vérité. Et pourtant, ce n’est jamais un fait, mais une interprétation de ces derniers.
Il est vrai que certains ont une vie amoureuse linéaire, un mariage jeune, une vie passée ensemble, mais cette existence correspond la plupart du temps à leur personnalité et à leurs besoins.
Les événements de nos vies surviennent en effet généralement en accord avec notre personnalité. Nous choisissons parfois consciemment et bien plus souvent inconsciemment, les aventures que nous vivons.
Je suis persuadée qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises expériences, de chance ou de malchance, car chaque événement heureux ou malheureux nous fait grandir, nous permet d’apprendre et nous pousse à nous transformer. Il n’y a pas d’échec, il n’y a que des étapes, et ces étapes sont de formidables opportunités pour avancer sur le chemin de la vie.
Certes il ne faut pas nier la souffrance, qui est, après chaque rupture, bien difficile à appréhender, mais elle nous fait grandir et nous permet d’en apprendre sur nous même, plus vite que ne le fait la joie. Faire confiance à la vie, c’est accepter que la souffrance du moment puisse se transformer en joie future et que les échecs vécus nous permettent de nous comprendre nous-mêmes afin d’avancer plus en harmonie.
Se faire confiance
Aimer l’autre implique que l’on a choisi cet autre, et pour faire ce choix, il faut réussir à suivre son jugement et à se faire confiance.
Je t’aime, je te choisis, car selon moi, tu es comme ceci ou comme cela, tu as telles qualités et tels traits de personnalité et tu es à même de me rendre heureux(se). Je fais alors le pari de rester avec toi et de t’aimer.
Lorsqu’il y a séparation, le plus difficile est souvent d’admettre que l’on s’est trompé(e). Je pensais que tu étais, que tu avais, que tu me rendrais heureux(se), et je me suis fourvoyé(e). Dès lors quelle confiance accorder à notre jugement qui s’avère être erroné ?
Si je me suis trompé(e) cette fois-là, pourquoi ne me tromperais-je pas la fois d’après ? Comment avoir de nouveau confiance en mon jugement ?
C’est cette façon d’envisager vos mauvaises expériences qui est fausse. Vous ne vous êtes pas trompé(e) en choisissant cet amour-là, car il répondait à vos attentes et à vos désirs à un moment T. Mais la vie est en constante évolution, NOUS sommes en constante évolution. Rien n’est immuable en ce monde. Ce qui est valable à un moment T ne l’est pas forcément à un moment T+1, ni pour vous, ni pour celui ou celle que vous aimez.
Bien sûr, nous aimerions que cet engagement amoureux soit « pour la vie », mais il peut difficilement l’être, car nous nous modifions constamment. Je ne parle pas ici des conventions sociales ou religieuses, que représente le mariage, mais des variations de nos sentiments, qui ne sont les mêmes dans le temps.
Se faire confiance c’est accepter ces variations comme un mouvement naturel inné, chez moi comme chez la personne que j’aime.Faire confiance à l’autre
Lorsque nous aimons, nous choisissons de regarder l’autre au travers du prisme de ses qualités.
Pour aimer, il faut sublimer. Vous avez d’ailleurs sans doute déjà remarqué la façon dont parle une personne amoureuse. L’objet de son amour est plus beau, plus généreux, plus intelligent… Il est tout simplement plus que les autres. Cette sublimation est nécessaire pour que se crée la relation, l’autre est perçu comme idéal. Seulement, personne n’est « idéal », ni vous, ni l’autre. La perfection n’existe pas.
Et peu à peu, au fil de la relation, la réalité va reprendre ses droits : il / elle est peut-être un peu moins beau/belle, généreux(se), intelligent(e), que je ne le pensais, et puis il/elle a tel ou tel défaut que je n’avais pas remarqué.
Lors d’une rupture, c’est au travers du prisme des défauts que vous allez envisager votre partenaire. Votre vision est tout aussi erronée que lors de votre rencontre, ce sont seulement ses imperfections qui prennent du relief. Et pourtant, c’est toujours la même personne, seule votre vision a changé.
Pour avoir confiance en l’autre, il faut souvent distinguer la vision que nous offre le prisme de la réalité, telle qu’elle est. Il nous faut accepter que cet idéal n’existe pas, ni chez nous, ni chez celui ou celle que nous aimons. Ni blancs, ni noirs, nous naviguons tous dans une zone grise parfois plus claire ou plus foncée, et en acceptant toutes les nuances de l’autre comme j’accepte les miennes, je peux lui faire confiance car je sais qu’il ne se comportera pas toujours comme je le souhaite, et qu’il en est de même pour moi.
Refaire confiance, c’est donc avant tout sortir d’un positionnement de victime, de la vie, de nous même, ou des autres. Nous ne sommes pas victimes mais acteurs, nous agissons, et nous pouvons le faire dans une optique d’amélioration de notre vie, de nous-mêmes, et de notre rapport avec les autres.
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